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Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
18 janvier 2007

Trouve un avenir et tais-toi

amphi

Qu'est ce que tu veux faire quand tu seras grand ? Qu'est ce que tu veux faire plus tard ? Combien de fois les avons nous entendues ces questions usées jusqu'à la corde ? Des dizaines, des centaines de fois ? Comme si à 10, 15, 20 ans on était uniquement préoccupé par notre devenir... A bientôt 21 ans, j'en sais quasiment foutre rien de ce que je vais engager et ce malgré un discours officiel d'orientation rabâche dès le plus jeune âge. Des choix, toujours des choix. Parlons plus sûrement de pseudo-choix, de fausses données. L'illusion de l'éventail le plus large nous est donnée, l'illusion uniquement car au final la grosse majorité se retrouve à la fac et ses dérivés...

Classe européenne ou pas, arrêt à la troisième ou poursuite en bahut généralisé, S/ES/L... Car notre système éducatif est diantrement mal foutu. Il est à l'image de notre pays : sclérosé, valable il y a quelques années, allant de fausses réformes en sauvetages bidons, avec beaucoup de théorie mais bien peu de pratique. Malheureusement, le diplôme engendre la course au diplôme. Quand on sait qu'il faut un bac+2 pour faire caissière aujourd'hui. Métier que je ne blâme pas mais arrêtons la surenchère. Où est ce qu'on va ? Droit dans le mur.

Et s'il n'y avait que le diplôme... Alors que dire de son contenu. Misérable étudiant moi même, il m'a fallu attendre la troisième année pour commencer à entrapercevoir l'intéressant. J'ai dit intéressant pas captivant. Deux longues années avec des programmes sortis dont ne sait où. Pour exemple mémoriaux: l'année 1917 dans la première guerre mondiale (L1), l'année 1945 dans la seconde (L2). Présentation est faite par le même prof qui, du haut de sa superbe et de son air suffisant, semble nous apporter la Lumière, le Savoir Absolu.

Mais de qui se fout-on ? J'ai catalogué deux types de profs à la fac : les dinosaures (nés avec le bâtiment), en général également directeurs d'UFR et autres départements, snobinards comme par deux avec des cours tout droits sortis d'Encarta; et les doctorants. Eh oui, vu le manque de personnels, on recrute là où il y a du monde. Ceux là sont à peine plus vieux que leurs élèves, généralement plus vachards en notations que leurs aînés (zèle quand tu nous tiens). Et la nouvelle fournée m'a l'air plus qu'au rabais. Mais passons.

C'est triste à dire mais une troisième année de fac et pas le moindre bon prof en vue. Tu parles d'une motivation : cours barbants avec des enseignants qui ne le sont pas moins. Pas étonnant que l'on ait envie de rester pioncer le lundi matin. Remarque, je m'inscrit là dans la continuité de ma scolarité. Y'a pas à dire, ça a été profs raseurs sur emmerdeuses (à part quelques exceptions notables qui tenaient du miracle). La différence entre la fac et le collège / lycée, c'est qu'à l'université les profs te font pas chier (doux euphémisme) tandis qu'au collège ils ne te lâchent pas (pour ma part du moins).

Entre le sadique, la folle, la névrosé, les gueulards... Y'avait l'embarras du choix avec encore et toujours des programmes tirés tout droit du temps de l'AOF. Les maths et les théorèmes dont on se fout éperdument, le français où l'on doit encore apprendre des poèmes et lire nos classiques, l'histoire / géo qui, tout au long de ces interminables années, suivait les mêmes schémas (du genre la France est la 4ème puissance mondiale). Mais la palme d'or revient aux langues étrangères, tellement d'ailleurs que nos maîtres ne les parlaient plus que difficilement. Ça doit bien faire, disons 10 / 11 ans, que je m'évertue à apprendre l'allemand (encore un beau gâchis) et même pas capable d'aligner trois phrases sensées et compréhensibles. J'ai quelques arguments à mon corps défendant: 1: les profs ont pensé que maîtriser la traduction de moustache ou de montre à gousset était utile à l'étranger (pour draguer un magnat des finances peut être, et encore on est plus au XIXème), 2: en première, j'ai effectué mon seul voyage "linguistique" à Berlin.

Un nouveau Waterloo en son genre : seules bribes de mots échangées avec le dragon qui nous servait de logeuse, le reste de la visite effectuée au pas de course et tambour-battant derrière l'état-major des profs.

En y repensant ma scolarité est un grand n'importe quoi. Bon, je bosse pas encore à l'usine (l'expérience estivale m'a suffit au possible) mais l'avenir n'en est pas dégagé / radieux / beau et bleu pour autant. D'ailleurs je préfère quelque part me complaire dans le négatif, au moins on a quelque chose à dire et il faut du temps pour changer les habitudes. Tout ça pour expliquer le fait que je n'ai qu'une vision limitée de l'avenir (et c'est peut être pas plus mal). Je sais qu'une chose mais celle là, j'en suis certain : à un certain niveau d'études, à une certaine maturité, celle où l'on apprécie la lecture, les livres, les débuts en zic, bref le temps où les profs tombent de leur piédestal (leur sacralisation a t-elle déjà existé, a t-elle un sens ?) et où l'on se fait par soi même (à moins de ne pas ressentir l'envie / le besoin d'aller voir ailleurs, et beaucoup doivent se placer dans ce cas de figure, grand bien leur fasse), bref j'ai fini par me déniaiser...

Sans vantardise aucune, l'école ne m'a plus rien appris. Les conversations entre amis bien plus... A mon goût l'éducation a perdu sa vocation d'apprentissage pour celle d'abrutissement collectif. A nous de sortir du lot.

Et comme piqûre de rappel et de par son intemporalité, ce qui la rend toujours plus crédible :

"We don't need no education
We dont need no thought control
No dark sarcasm in the classroom
Teachers leave them kids alone
Hey ! Teachers ! Leave them kids alone !
All in all it's just another brick in the wall.
All in all you're just another brick in the wall.
We don't need no education
We dont need no thought control
No dark sarcasm in the classroom
Teachers leave them kids alone
Hey ! Teachers ! Leave them kids alone !
All in all it's just another brick in the wall.
All in all you're just another brick in the wall.
"Wrong, Do it again !"
"If you don't eat yer meat, you can't have any pudding.
How can you have any pudding if you don't eat yer meat ?"
"You ! Yes, you behind the bikesheds, stand still laddy !
"    Pink Floyd

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Commentaires
A
Système éducatif mal foutu effectivement...<br /> Qu'ils sont nombreux les profs inintéressants ou dénués de sens pédagogique. Qu'il est dommage que la Fac soit reléguée à un tel rôle, et que seules les grandes écoles offrent un avenir décent. Et encore.<br /> Surtout, dommage qu'on apprenne plus en dehors du système éducatif qu'au sein de celui-ci: je suis à Sciences-pipo, un "truc" qui a comme prétention de nous apporter une grande culture général. Je ne vais pas me plaindre de mes profs, qui sont tous excellents (ce qui me change du lycée). Mais en soi-même, les enseignements ne sont pas ceux qui m'apportent le plus dans mon enrichissement personnel. L'économie, c'est bien fascinant, mais est-ce bien celà qui me construit en tant que personne? Est-ce cela qui fonde ma personalité? J'apprends plus sur moi-même en lisant du Debord, du Camus ou du Marx, et surtout en échangeant avec d'autres personnes.<br /> <br /> J'attends avec impatience le jour où l'on nous apprendra à réfléchir par nous-même, au lieu de nous apprendre, au choix, des choses inintéressantes ou inutiles/ des méthodes pour être de parfaits petits cadres au comportement ovin, bien disciplinés, efficaces, et surtout capables de se "vendre" en toute occasion.
Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
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