Un gaucho à L'Huma
Gaucho mais pas coco, qu'on se le dise. Petite parenthèse politique et
querelles de partis mises à part, il semble appartenir au domaine du possible de
replacer ce week end dans son contexte.
Qu'est ce que la fête de l'Humanité à mes yeux : 1: un repère de
nostalgiques de l'URSS ou tout simplement une réunion de
marxistes-léninistes ?
2: un lieu de convivialité, de partages, d'échanges et ainsi de suite,
ponctué de concerts, de Kro et de barquettes de frites (un hot-dog,
siouplaît) ?
3: ... putain, je sèche, c'est pas possible, je suis même pas capable
d'aligner trois choix de réponse.
4: Obi-Wan-Kenobi ?
Franchement, Jean-Pierre, le niveau de vos questions est de plus en plus
relevé à ce que je vois ! Mais je sais que vous jouez un rôle, qu'en fait vous
êtes pas la moitié d'un crétin. Dites le JP.
- Monseigneur Foucault (sourire colgate): "... Euh, la réponse après la
PUB !"
Plus sérieusement je pencherai pour un mix des deux premiers choix. Mais
que chacun se fasse sa propre opinion après tout, je suis pas le petit père des
peuples. Départ en gare du Havre le vendredi à 14h04 pétante. Je passe
volontairement le détail du trajet (Oh, un arbre ! Oh, une gare ! Oh, un autre
train ! Oh, je crois que je vais dormir un peu). Arrivée deux heures plus tard
à Paris: billet merci, métro HOP HOP, pardon c'est ma station. Mais laissez moi
descendre merde ! Navette de la Courneuve au Bourget, la destination
finale.
Bon, on allait pas disserter sur les transports en commun non plus. Hé, je
suppose, que je suis pas le premier à prendre le métro, d'autres le font à ma
place tous les jours (les veinards).
Après avoir fait connaissance avec le site (où soi dit en passant, j'ai
jamais réussi à m'orienter), on (car nous étions deux) a trouvé le site du
plantage de tentes puisque ce n'était pas à proprement parler un camping.
Une bonne armada de "yourtes" (bi ou tri places en très grande majorité)
était déjà amarrée là, mais des espaces de verdure étaient encore identifiables.
Trois/ quatre sardines tordues plus tard, l'heure était enfin à la détente. Là,
la détente, se résume à boire et manger. Frites, sandwich, bières pour tout le
monde. La foule était dense, les rangs des militants communistes aussi !
- Vous avez votre carte du parti ? M'intéresse pas...
- Signez ici pour la pétition. Qui n'a pas signé ?
Le but étant, en attendant les concerts du soir, de slalomer entre les
démarcheurs d'une part et d'autre part d'identifier les fans de Diam's (pas trop
compliqué ça). Les soir venu, direction la grande scène (le nom synthétise
assez bien) avec SEEED à l'affiche. Groupe dont j'avais plus ou moins entendu
parler (venant de Berlin, mélange Ska, Reggae, RnB mais j'me trompe peut être
complètement). Très bonne ambiance en tout cas. Ensuite direction un concert
plus confidentiel avec les Ejectés. Là, ça bourrinait déjà un peu plus. Je fus
même pris pour un temps dans la mêlée (le pogo comme disent les jeunes. Va te
coucher mémé). J'ai pris part au jeu avec un plaisir sadique non dissimulé et
j'ai même eu la chance de pas tomber sur un mec déguisé pour l'occasion en
montagne ! Jusqu'à ce que patatra :la mise à terre (pas encore en terre).
J'ai réussi à m'extraire de la cohue et triste spectacle : fringues piétinés et
'tention saignement du petit doigt (va falloir amputer, docteur ?).
Rah, les salauds. La suite est plus confuse, un peu la tête qui tourne,
rencontre et discussions avec des groupes qui vont de ci de là, essayant
de nous revendre un ricard à 10 euros...
Mais surtout il y a THE rencontre: Santiago: - vient du Nicaragua.
- 29
ans.
- tendance
prononcée à l'homosexualité.
- de par le
fait a trouvé une nouvelle poupée qui parle: Antoine.
Santiago, faisant ses études à Nice, aide à l'occasion le Secours Populaire
(stand ou il/nous a /l'avons trouvé). Il était d'ailleurs pacsé avec un des
dirigeants de l'association mais je ne l'apprendrai que plus tard. Et plus
Santiago est ivre, plus il est gai ( pas de jeu de mots foireux please), plus il
est entreprenant et plus il tripote. Si j'étais intéressé par ce petit homme,
j'aurai sans problème pu m'absenter avec lui, histoire de vous voyez ce que je
veux dire. On peut, sans difficulté aucune, imaginer la suite des événements si
mon taux d'alcoolémie eu été plus élevé.
Prenant congé de Santiago et lui promettant de repasser le lendemain, nous
reprimmes le chemin de la tente (là encore toute preuve d'homophobie étant
purement fortuite et indépendante de la volonté de l'auteur.).
Il devait être pas loin de 2h00 du mat' quand je fis le souhait de
m'endormir vite et bien. Tragique erreur ! D'abord parce que 85% des festivaliers
éructaient au dehors et que bizarrement une toile de tente laisse filtrer les
conversations. Ensuite parce qu'un, puis un autre, type est venu s'écrouler sur l'abri et sur ma tronche en prime. A la deuxième chute, j'ai décidé de changer
de lieu de repos et j'ai trouvé refuge aux toilettes. Oui, on fait ce qu'on
peut. En plus c'étaient des toilettes style conteneur de 1 mètre sur 1 mètre.
J'avais mis la main sur l'idéale, la meilleure au milieu de ces ruines
"latrinesques". Ça sentait pas trop la pisse, pas de traces de gerbe non plus,
système de chasse d'eau en marche, fermeture en l'état. Des chiottes de luxe à
l'Huma. Seulement, tenir en position semi allongée (assis sur le trône la tête
en avant...), avec les mecs qui pissaient sur la cabine derrière puisqu'elles
étaient toutes occupées ! La situation était intenable. Alors, il a bien fallu
reprendre le chemin de la tente. Mais ce coup ci, tout le monde pouvait se
casser la gueule dessus, je bougerai plus.
Finalement, j'évalue à 1h30 la durée de mon sommeil.
En ce samedi matin, déplacement touristique à Paris (renavette,
remétro). Journées du patrimoine obligent, foule devant l'Élysée, devant chez
Sarko. En gros, passage éclair dans le centre historique avec amusement devant
les boutiques de mode jouxtant la place Vendôme. L'après-midi, attente de
l'autre partie du groupe (cinq empaffés qui ont pas trouvés le chemin. fallait
prendre la train, ah la la) qui, finalement s'installeront extra-muros.
Les concerts vus sont celui des Têtes Raides et plusieurs autres, pas en
intégralité ceux-là. Amusant d'ailleurs ce concert: un homme de 50 ans, un peu
pommé, peut être ivre, qui clamait à qui voulait bien l'entendre: "Applaudissez
pas ! Ca vaut pas Led Zep, ça vaut pas Cream, ça vaut pas Clapton !"
Certes, il a du goût mais donnant l'impression de s'être trompé et
d'endroit et d'époque.
Même cheminement en soirée avec force Kro (pas terrible mais y'avait pas
grand chose, pas de Leffe en tout cas). J'étais assez pompette, au point de
balancer des blagues antisémites au gens qui nous arrêtaient, histoire de nous
demander un renseignement. Oui, j'ai presque honte. Santiago, toujours fidèle au
poste, s'est montré hot un bon moment, démontrant ses qualités de danseur au
passage (et son string). Puis retour au camping, sur le coup de 4h00 du mat'
cette nuit. Peu de sommeil mais pour des raisons différentes. Les lavabos
(proches des W-C, on ne se refait pas) ayant permi la rencontre d'un groupe de
trois filles de Châteaudun, et de deux autres garçons qui les avaient
rencontrées peu avant. Tout le monde avait dû plus ou moins picoler, rendant
plus facile les échanges (eh oui, tout le monde sait qu'au fond, je suis qu'un
sombre connard). Soirée (ou matinée) encore intéressante pour le moins. Mais le
lendemain, jour de départ : moins sympathique mais inévitable (pliage de tente,
adieux à la sortie). Santiago conservera de moi quelques photos, prises ce
dimanche après-midi. J'entends encore ses dernières paroles: "Mais tou sais,
je veux t'embrasser. Tou le sais que je t'aime, tou veux me faire souffrir ?" Et
enfin, retour au Havre à minuit. Big Up, comme dirait l' autre.
La fête de l'Huma, intéressante pour son côté bon enfant, relationnel et
festif mais délaissé par moi (pour son côté politique). Remet moi un peu de
merguez, camarade Léon (un trotskyste! abattez-le !). Un bilan plus que positif
au filnal, surtout un travail sur soi (bien que loin d'être fini).
Petit avertissement: n'allez pas croire que je sois antisémite, homophobe
et raciste: ou est passé votre sens de l'humour ?