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Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
11 février 2007

Faut-il rire de tout ?

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Beppo est médecin du travail dans une grande entreprise. Oh, rien de bien passionnant à ça. Pourtant Beppo bosse dur. C'est qu'il en reçoit du monde le bougre. Mais, consciencieux, il s'y connaît pour débusquer les tirs au flancs, différencier le bon travailleur du fainéant notoire. Mais rien à faire, il a beau mettre tout son cœur à l'ouvrage, ça l'ennui. Son truc : les gosses. Il aimait souvent à le répéter : "Moi, mon dada, c'est les enfants." Toujours une sucrerie dans la poche, une petite tape amicale, un clin d'oeil en coin le Beppo.

Seulement, Beppo, on le lui avait jamais dit de crainte de le froisser, mais il faisait peur aux enfants. Quand les familles venaient rendre visite aux travailleurs, il suffisait qu'il s'en approche pour que ces derniers s'en aillent pleurer dans les jupes de leur mère en le regardant, terrorisés. Beppo, il se vexait peu voire jamais. Dans ces moments là, il ne se départissait pas de son sourire et indiquait malgré tout la direction des baraquements où ils allaient rejoindre leurs pères. Posé Beppo, calme mais toujours un rictus aux lèvres. Ça devait être ça. Même affublé d'un nez rouge, d'une postiche et de chaussures de clowns, ça ne marchait pas.

Gott, unmoglich. Alors, Beppo retournait au boulot, le cœur tout chamboulé. Ah le pauvre, personne ne le prenait au sérieux. Et un matin, au bloc, il a un éclair de génie : puisque je n'inspire pas la confiance aux  mouflets, je vais agir plus discrètement. Et puis Beppo a une idée, l'idée du siècle : constituer un cirque avec des numéros complètement novateurs, crées par lui-même en heures supplémentaires, bien évidemment. Aussitôt dit, aussitôt fait. Toujours là à la descente du train Beppo. Mais l'œil plus exercé que naguère. Il lui fallait des graines de champion pour les numéros. Mais ils étaient plus que rares. Ses cibles privilégiées ? Les jumeaux. Les nains, aussi il aimait bien. Mais, il devait les conditionner avant de partir pour la tournée mondiale qu'il prévoyait. Malheureusement la plupart du temps, quelque chose coinçait.

Malgré des efforts de titan, ses jumeaux n'y arrivaient pas. Beppo finissait par penser qu'il y mettaient de la mauvaise volonté, du sabotage même ! Il sortait de là tout énervé. Faut dire que Beppo était très mauvais médecin, sa préparation physique généralement insurmontable pour les gamins. Mais ça motus, inutile de lui en parler. Il voyait grand pour son cirque : le numéro phare devait être celui des frères siamois, création Beppo bien sûr. Il se rapprochait du chef d'œuvre ultime par bonds successifs : atrophie du foie, injection de colorants... Rien ne me rebute aimait il déclamer à son entourage. Mais ça marchait pas, ça n'avançait pas et les échéances qui s'accéléraient. Fin janvier maintenant.

Ses commanditaires, des russes apparemment, voulaient le recontrer en personne. Et aucun résultat. Furieux, il pris le premier avion et s'en alla loin, très loin. Abandonnant cobayes et éprouvettes. Considérant que la Vieille Europe était encore étrangère à ses théories, il espéra trouver ailleurs un public compréhensif. Mais sans le sou Beppo fut rejeté comme un malpropre. Lui, ce génial visionnaire ! Dégoûté des hommes mais pas des enfants, toujours prêts à les aider, il ouvrit une petite boutique de jouets, tout en poursuivant ses chimères dans l'arrière boutique. Il ne trouva malgré tout jamais le succès escompté...

Maintenant tombons le masque, levons le voile et justifions donc du titre de cet article. Je vous vois avec vos tronches de merlans fris, pensant pourquoi intituler cette histoire par un questionnement plutôt polémique (ça manquait, j'essaye de combler le vide). Car Beppo est le surnom de Mengele, l'ange de la mort d'Auschwitz. Et son histoire, hélas vraie, dans ses détails les plus macabres. Alors pourquoi cet article ?  D'abord pour choquer évidemment, même si mes lecteurs ont du, suite aux précédents sujets, entrapercevoir ma personnalité : donc de gauche mais avec un humour discutable (sur lequel on peut débattre, je ne le remet pas en cause). Si on me taxe de facho, alors le message est mal passé, depuis le début... Maîtrisant moi même un brin le sujet, je peux me permettre de tenir ce genre de propos, tout en condamnant, mais est il besoin de le rappeler, l'holocauste et les "expériences médicales" qui l'ont accompagnées.

Mon article se veut faire l'écho d'une réalité entrant dans nos moeurs bien pensants. Après le négationisme, le relativisme, on a désormais le droit à la normalisation. Je m'explique. Dans une "émission politique" sur la 2, le Pen, invité faisait rire l'assistance sur des expulsions (au pire), bénéficiait d'une neutralité bienveillante quand il se proclamait (sans rire) du centre droit (au mieux). Le Pen "démarginalisé", pourquoi pas Hitler jeté aux oubliettes ? C'est vrai, c'est tellement chiant de lire un livre ou de mater une vidéo en noir et blanc. Alors on préfère fermer les yeux et oublier. C'est tellement plus facile, et puis tout ça c'est vieux, loin, on en dirait presque démodé. Alors j'espère des réactions, sinon bordel de cul de vérole de  merde, je ferai pire la prochaine fois.

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Commentaires
O
Le jour, où les politiciens toutes tendances confondues respecteront leurs engagements alors là, peut être, les gens se détourneront de Le Pen. En attendant, on en est loin. A des années lumières même. Chose intéressante, les gens désireux de foutre un coup de pied dans la fourmilière se tournent en majorité vers notre ami borgne. Et parmi eux, beaucoup votant depuis toujours à gauche. A mon sens, il y a donc un petit plus frontiste qui touche comme aime à le répéter son leader les sans-grades, les métallos... Du coup, syndrome 2002, la gauche flippe et tout le monde se bouscule pour voter utile. J'ai l'impression qu'une partie va plus voter contre que pour. M'étant posé moi même la question, je ne voterai pas Ségo au premier tour puisqu'il représente à mon sens le meilleur moyen d'affirmer ses opinions. C'est peut être casse gueule mais c'est ma conviction. Du reste, je me refuse à adhérer en bloc aux choses écrites d'avance. Près de 40% des gens ne savent pas pour qui ils vont se prononcer. Peut être le Pen d'ailleurs. Ils sont nombreux à encore le cacher...
A
La normalisation de Le Pen, voilà effectivement un sujet d'inquiétude. Cela ne m'étonne cependant qu'à moitié. Le Pen a toujours été un redoutable orateur, prompt à manipuler les foules (tiens, ça rappelle certaines figures historiques, quoique dans une moindre mesure). Surtout, s'il y a normalisation, c'est aussi qu'il y a généralisation. Entre 15 et 25% des électeurs prêt à voter pour lui, n'est-ce pas ça le plus inquiétant? La normalisation n'est que consécutive à cet état de fait...<br /> Devant ce phénomène, je pense que la gauche dans son ensemble (je pense en faire partie) se trouve bien impuissante. Le problème est bien évidemment l'impossibilité de la gauche de gouvernement et de la gauche antilibérale de rassembler. En se forgeant une image aseptisée à travers les médias tout en exploitant les maladresses de ses concurrents et le terreau de l'insécurité sur-médiatisée, il est parvenu à s'imposer, notamment parmi les couches populaires, comme une solution crédible. Nombreux sont ceux qui le soutiennent simplement pour faire "exploser" le système.<br /> <br /> Je ne trouve aucune solution à ce phénomène, si ce n'est le retour à la confiance politique... Ah qu'il est loin le temps où un homme politique incarnait un idéal, qu'il est loin le temps où le slogan "tous pourris" se limitait au boulangisme ou à l'extrème droite antiparlementaire...
E
"Ben ouais, ça fait 50 ans, c'est super vieux mec"<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut dire qu'on a aussi notre part de responsabilité. Alors il vaut toujours mieux dire "les Américains sont des salauds quand ils vont en Irak" (bien que le gouvernement puisse l'être, je dis pas le contraire) plutôt que de dire "merde, on a déconné". Il faut trouver d'autres coupables pour des choses plus récentes afin de couvrir nos horreurs (nos idées et notre passé, qui n'est pas si glorieux que ça. Je pense pas qu'on ait tous été des Résistants etc. Et moi aussi, du coup, je me complais dans cette situation qu'est la mienne. Mes grands-parents ils faisaient rien de mal. Au pire : c'est de leur faute si il y a eu de l'argent sale en Suisse.) Enfin, je parle de tout ça pour le sujet bien précis de la 2nd (j'ai appris qu'on disait 2nd quand yavait rien qui suivait et deuxième quand il y avait un troisième. Alors je dis "seconde") guerre mondiale, mais il ya tellement, tellement d'autres choses encore.<br /> <br /> <br /> J'ai trop peur de me relire parce que je crois que j'ai l'air d'une parfaite abrutie suffisante.
Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
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