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Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
17 avril 2007

Death or Glory

70poster19

La France va mal ! Aux armes citoyens ! Attendant avec fébrilité les résultats des présidentielles, nous devons en plus nous fader la nouvelle scène musicale parisiano-parigo-parisienne. 2007 sera l'année de toutes les ruptures ou ne sera pas. Naast et autres Plasticines sont bien décidés à nous faire chier, à nous gaver jusqu'au vomi auditif. Ah qu'il semble loin et révolu le temps où un Hendrix immolait par le feu sa Fender, où un John Kay beuglait à qui voulait bien l'entendre Born to be Wild, où le groupe psyché californien Quicksilver Messenger Service enduisait ses places de concert d'acide ...

A ma gauche, les contre. Considérant que cette "relève" n'est rien d'autre qu'un paquet de merde qui n'aurait jamais dû réussir à s'extraire d'un caniveau nauséabond, n'ayant par conséquent aucun lien avec le monde du rock (si ce n'est avec une partie de ses critiques), les contre s'insurgent du fait que les Naast et autres soient érigés en véritable précepte voire carrément renouveau d'un genre musical. Alors certes le rock est quasi indéfinissable, regroupant en son sein des courants aussi éloignés que le psychédélique, le progressif, le hard, le grunge, le métal et ses multiples variantes (speed, black...) et des artistes aussi différents que Led Zep, Pink Floyd, Scorpions ou Nirvana. Le rock s'est toujours globalement basé de bout en bout sur la contestation et un rejet des normes, même s'il n'a pas toujours pris la forme d'un nihilisme destructeur style Pistols.

Alors que reproche t-on aux Naast (je vais m'acharner sur ceux là) ? Premièrement un niveau des paroles très faible frisant le ridicule. Secundo un argumentaire encore à trouver quitte à défendre sa musique (autre que "ouais", "euh", "bin", "je trouve ça bizarre comme question", 'fin, je sais pas"). Et enfin la cerise sur la gâteau : la plupart sortent  un clip et fréquentent (ou sont courtisés) assidument les médias avant de terminer un hypothétique album. Fini le temps donc où pour se faire connaître une formation devait tourner dans tous les petits rades minables de sa ville avant de, peut être, toucher un plus large public. Désormais tout est affaire de relations, de pistons. Joie de la comm', on joue en premier lieu chez Virgin avant de faire des concerts.

Quand Gustave, chanteur à la mèche rebelle enduite de Petrolan ose le "de toute façon le rock a toujours été de la merde", on est à deux pas de l'appel au meurtre. Le groupe a même poussé le luxe de se payer une suite dans son dernier clip (Tu te trompes, déjà tout un programme) sans rien bousiller. Ne sont pas les Who qui veut non plus... Enfin bon, à en croire Libé : "Si vous n'aimez pas les Naast, c'est que vous êtes vieux." Je suis donc fier, moi du haut de mes 21 ans et de mes références vieillottes et ringardes, d'appartenir à cette catégorie. En passant, chez Libération, on peut se permettre d'ironiser : c'est pas les vieux cons de 68 qui manquent...

Jeunisme oblige, partie de la presse, s'est faite l'écho des beaux quartiers et de ses bobos juniors en converses tous prêts à se damner pour Gustave le bellâtre aux yeux de merlan (belle tête à claques !) et pour Clod apprenti maquereau, l'excité du synthé aimant à exhiber son superbe torse imberbe. De par leurs efforts et leur talent, ils ont réussi (parait-il) à faire de Paris la ville la plus rock du monde. Dans ce cas, y'a du soucis à se faire pour le reste.

Alors affûtez vos pelles, aiguisez vos lames : il va pleuvoir du sang par hectolitres. Finalement on pourrait très vite synthétiser le débat en ressortant (c'est pas du luxe) pour le coup un peu de Groland.
"-Putain, y'a pas autre chose que cette merde ?
-Si ça te plaît pas, va chier. T'es qu'un connard toi.
-Toi, t'as qu'à te rouler ton Figaro télé et te le coller dans le cul, sale pute.
-J'te nique toi chiasseur.
-Allez tous vous faire enculez, bande de cons..."

Venant à mon tour d'apporter ma modeste pierre à l'édifice, attachons nous désormais à nous replonger à Motor City, ville ayant vu naître deux des plus grands groupes de notre temps à la fin des années 60 : MC5 et les Stooges. C'est tout naturellement la contre-manifestation de la révolte bourgeoise pré-pubère. Suffit de parler d'Iggy pour que cette clique de prétentieux s'en retourne la queue entre les jambes. Là on parle d'ode à la révolte, de performance scénique à couper le souffle. Sans être les musiciens les plus doués de tous les temps, ils nous ont sortis de vraies perles, on pourra retenir pour les meilleures (ça n'engage que moi): Kick out the Jams, Borderline, Teenage Lust, Looking at You ou Call Me Animal pour les MC5 ; Down on the Street, Loose, Search and Destroy, Gimme Danger (ma préférée) et bien d'autres encore pour les Stooges.

Les deux bands cultivent de nombreux points communs : Detroit, une durée de vie assez courte (de 1965 à 1972 pour les MC5, de 1967 à 1974 pour l'Iguane et les frères Asheton première version), un jeu énergique et la rage au ventre (peut être ça l'essentiel au fond). Alors d'accord Detroit et ses émeutes n'est pas le Paris et son 16ème. L'environnement lui aussi a changé et, faut-il le rappeler, le Viet Nâm a été en Occident (et en premier lieu aux USA) une période bénie de la contestation. Mais il existe un fossé voire un abîme entre notre ami Gustave et Rob Tyner.

Une fois ce constat très simple ancré, Naast and co peuvent aller gentillement se rhabiller. Mais pourvu que le calvaire cesse bientôt ! A moins que moi avoir tout faux de A à Z, bref je ne suis qu'un looooooooooooooooser... 

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Commentaires
S
c'est pas comme si j'étais Maoïste mec!
O
Et PAF, en rebondissant là dessus, je voudrai gerber sur les maoistes de tous acabits. J'ai jamais vraiment compris pourquoi une clique estudiantine s'est réclamée jusqu'au-boutiste dans un aveuglement total frisant la folie douce dans les préceptes du grand timonier. Et certains ont accouchés de véritables débilités. On a eu droit à "les prisons chinoises sont les lieux les plus agréables qui soient", "la lecture du Petit Livre Rouge permet de se passer d'anesthésie"... Mao n'a pas pu rêver meilleure propagande à l'extérieur de ses frontières. Mao dit donc Mao a raison. Alors certes la Chine a pu, aux yeux de certains, passer pour l'alternaive communiste à l'URSS. Quand on sait cependant que les relations sino-soviétiques se sont dégradées peu à peu après le XXème congrès du PCUS. Enfoiré de Krouchtchev, le pseudo réformateur qui crache dans la soupe. Yahoo. Mao a fait conneries sur conneries, est allé de désastres en désastres. Vous n'avez pas aimé le Grand Bond en avant (entre 15 et 30 millions de morts au box office), Mao revient dans son second opus toujours plus fort : La révolution culturelle. Alors même si j'en parle après coup, si la Chine était très fermée, les infiltrations ont quand même filtré jusqu'à l'occident. Mais, je sais pas, il en faudra toujours pour bander au son du tocsin du totalitarisme. Surtout quand lycéens et étudiants français étaient tout juste capable de ressortir deux maximes du leader chinois puis de s'en tenir là. Un peu (beaucoup oui !) simpliste comme raisonnement style khmers rouges (l'intellectuel est l'ennemi. Comment le reconnaître ? S'il porte des lunettes et/ou s'il parle une langue étrangère. Véridique). Bizarrement étaient envoyés pour réeducation les intellectuels en Chine mais c'étaient parmi les plus chauds partisans de Mao en Europe. Les "nôtres" connaissaient sans doute déjà la vérite, eux. Bref, un paradoxe de plus ou de moins... Les cons sont dangereux. Encore plus s'ils ont un reliquat de théorie et l'incapacité de penser par eux mêmes ! Voilà, je suis sorti du cadre mais j'avais vraiment envie de pousser un coup de gueule. Ce n'est pas non plus une attaque contre toi Snake.
S
Je savais que le White Panthers Party avait été soutenu par la presse Underground de l'époque, c'etait un mouvement -underground, donc- qui se voulait l'écho du Black Panthers Party (sans dec' mec !) et voulait notamment l'élimination pure et simple du Capitalisme, en passant par une révolution typiquement sexe, drugs and rock'n'roll (tout un programme!). Je ne savais pas qu'il y avait un lien direct avec le MC5. Il faut savoir que John Sinclair, le manager du MC5, etait un putain de furieux et un militant radical, qui a entre autre fait de la tôle pour avoir refourgué de la Marie-Jeanne a un flic déguisé en Hippie. C'est lui qui voulait absolument faire du MC5 des icônes révolutionnaires, ce que les membres du groupe, malgré leurs partis-pris politiques, ont fini par refuser, et ce dès "Back to USA", en réduisant la place des propos politisés à l'interieur de leurs textes. A ce propos, le fameux John Sinclair a déclaré, un peu amer : "Je voulais faire d'eux les nouveaux Mao, ils ne voulaient être que les nouveaux Beatles" (source ; Phillipe Manoeuvre, "la discothèque idéale")
O
Putain, va falloir que j'étoffe mes comm' moi. Très bien renseigné cet enfoiré de Snake. A son intention, je rappellerai tout de même que : " Je suis le Duke, le prince de New York." Je m'en vais comme un prince...<br /> A noter les MC5 avaient, par l'entremise de leur manager semble t-il, crée les White Panthers, mouvement dont je ne connais quasi rien. A creuser donc.
S
La merde en boite de la scène parigotte est effectivement un motif récurrent de blagues et d'insultes (faut varier les plaisirs) en ce qui me concerne. Toutefois, il ne faut pas idéaliser (je ne dit pas que vous le faites, mais ca peut prêter a confusion) la scène rock passée. Les Rolling Stones etaient incendiés par les Black Panthers qui les accusait d'avoir détourné le blues pour en faire une arme commerciale, a une époque le rock etait la musique la plus populaire du monde, et malgré les frasques de ses héros (démolir les suites d'hotel, violer les groupies, mourir étouffé dans sa gerbe) on peut difficilement ne pas parler de dérives nauséabondes (led zeppelin et son avion avec bar en cuivre repoussé, piano, deux chambres, etc... baptisé Starship) sans oublier que coté contestataire, les Beatles sont partis de loin, et les stones ne sont arrivé nul part (faut quand même avoir une golden card pour avoir un droit de réservation avant les autres, véridique!) ; on pensera aussi à "l'icône" sex pistols ; une bande de gamins recrutés, castés par un producteur qui leur a dit "provoquez, provoquez, moi je fait la pub et on va faire un carton" (le punk de 77 ? le CBCG faisait tourner le Patti Smith Group et Television depuis 1971 ! et eux n'ont pas fondé une marque de vêtement après à l'image de Johnny "sortez-moi de là je suis une celebrité" Rotten)<br /> Du point de vue de l'authenticité, je pense que le rock a toujours été très douteux, et que ca ca n'est pas nouveau (qui disait : "un jour les blacks et les blancs ont réussi a se mettre d'accord sur un truc ; le moyen de se faire un max de thune ; ils ont inventé le rock"). La différences, c'est que -honnêtes ou pas- il y avait plus de "grands" groupes, et l'on assiste a une déperdition indéniable du niveau, même si l'on trouve encore quelques bombes ici où là (Queens Of The Stone Age, pour ne citer qu'eux...) <br /> Le tout après, c'est de trouver les groupes exceptionelles, qui symbolisent réellement le rock, qui lui confèrent une essence qui justifie tout ce qui l'entoure, et a ce titre excellent choix de citer le MC5 et les Stooges... pour info ; les Whites Stripes, c'est Detroit aussi... ciaoooooooooooooooo les putes !
Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
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