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Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
18 mai 2007

Que dire ? Quoi faire ? Que penser ?

reiser_01

"La droite a déjà trouvé son programme : serrez vous la ceinture encore 5 ans et après vous serez habitués." : Coluche.

En l'an de grâce 2007, première année du règne de notre bon roi Sarkozy Ier, force est de constater que cette maxime pourrait, de fait, fort bien devenir la règle. Alors certes pas pour tout le monde. Que nenni, que nenni. La noblesse de robe et d'épée peut se rassurer, elle n'en fera pas les frais. A elle cependant la tâche ingrate de récupérer les fruits de la plèbe, celle qui va pas tarder à se lever tôt, à se coucher tôt, à fermer sa gueule et à pas s'amuser.

Voilà, ça y est, c'est fait : c'est parti pour un mandat de folie ! La barre à tribord toute mon capitaine. Ah douce France et son cinglant 53% balancé à la gueule de ses rats puants de gauchos, d'anarchistes, d'émeutiers, de feignants, de RMIstes, d'assistés... Le pays avait besoin d'un personnage fort, dur et ferme. Elle l'a trouvée, nom de Dieu ! Et pas n'importe quel gus encore ! Quelqu'un (un nain excité à talonnettes) qui nous promet la rupture. La rupture d'avec la politique politicienne, magouillarde, vieillotte, ringarde, corrompue et loin du peuple. Politique à laquelle il a grandement participé, qui lui a permis de gravir tous les échelons et dont il a usé de toutes les cordes. Certes oui. Mais par moultes pirouettes, ce champion de la comm' a réussi à faire oublier son appartenance à l'ancien gouvernement (bref au monde qu'il condamne) tout en défendant son bilan ministériel et donc tout en voulant changer la donne s'il est élu avec son fameux Ensemble tout devient possible. Tout oui. Et surtout le pire...

A tel point que tout ces gentils événements en viennent vraiment à me dégoûter de la politique, quelle qu'elle soit puisqu'au fond indéboulonable et immuable, se perpétuant d'elle même, avec encore et toujours ses mêmes têtes, ses mêmes représentants... Sarkozy (ne serait ce que lui-même) en est, avec la nomination de son premier ministre et de son gouvernement, une des plus féroces et parfaites illustrations. Elle a bon dos la rupture. Vraiment. Revoir les mêmes empaffés revenir aux affaires, c'est au fond, pour moi, une des choses les plus dures qui soient. Ces types (et femmes, puisqu'on parle beaucoup de parité ces temps-ci), une fois entrés dans la grande arène du monde politique n'en sortiront plus jamais (ou alors comme Balladur, en fêtant ses 78 ans). A leur décharge, notons qu'en plus du privilège de la fonction, les loustics jouissent de tout ce qui tourne autour. Qu'importe le poste pourvu qu'on en ait les privilèges et le traitement. La royauté est-elle réellement tombée ? Tous les citoyens sont-ils égaux devant la loi ? Parfois, on se demande. L'exemple-roi : Chirac.

Chirac, c'est : une hausse de 800% des dépenses à l'Élysée par rapport à Mitterrand, 4000 Francs de bouffe par jour (!) à la Mairie de Paris, 300 millions sur un compte secret au Japon, des vacances et des billets d'avion aux frais de la princesse, les HLM de Paris, les emplois fictifs... Un maître dans l'art d'arnaquer. Et de profiter ! Avec sa multitude de mandats (député, ministre, maire, premier-ministre, président), l'ami Jacques touchera environ 18000 euros par mois (auxquels on peut ajouter 12000 de plus s'il siège au siège Conseil Constitutionnel). Soit 30000 euros net d'impôt mensuels au lieu des 5000 et quelques qu'un chef de l'État est en droit de recevoir. Après ça et en voyant les palais où siègent nos ministres, comment peut on croire à un politicien se disant proche du peuple ? Jospin n'a t'il pas dit en son temps qu'une baguette de pain coûtait environ 10 euros ? Que dire alors d'un Sarko fraîchement élu dont l'escapade en yacht se chiffre à 200 000 euros (un peu cher le week end pour le commun des mortels) ? Mais attention, ces messieurs-dames œuvrent pour le bien (et pourquoi pas le salut) public. Alors, ils ont bien le droit à quelques compensations.

Mais là où Chirac présentait une droite un brin sociale (qu'on va finir par regretter !), Sarko, lui, affiche une droite du CAC 40 décomplexée, fière de ses valeurs et prête à envoyer la purée. J'ai peur non seulement de l'homme et de ses projets, mais aussi de l'avènement d'une politique du spectacle. Et vas-y que je te montre Nicolas embrassant Cécilia, Nicolas et les gosses, Nicolas à Malte. Enfin, le spectacle avait de fait commencé pendant la campagne avec des soutiens de qualité, oui ma bonne dame : ah que Johnny et Laeticia la simplette, Jacquouille la Fripouille, Bigard le beauf, Virenque le drogué, Pascal Sevran et la bite des Noirs, Doc Gyneco fuyant le fisc, Enrico Macias, Sardou Mister Tolérance Zéro, Aznavour et  Salvador (les débris fossilisés de la chanson française)... Oui, c'est assez jouissif de voir que tous les représentants de notre médiocrité "artistique" nationale se sont donnés rendez-vous au QG de l'UMP.

D'autant plus que Sarko ne cache pas ses connivences avec le grand patronat et le monde de la finance (dont nombre de groupes médiatiques). Allons nous vers la pensée unique ? Je ne pense pas. Plutôt vers beaucoup plus de contrôle, de politiquement correct, de "je veux regarder la France au fond des yeux", "la France, elle, jugera."

Bref, tout ça décrédibilise la politique, que ce soit la droite ou la gauche. Commencent à nous gonfler avec le "Je vous ai compris" et une fois élus, ils nous tendent un joli majeur levé bien haut, en pensant : "Décidément, ils sont vraiment trop cons." Au fond oui, les gens sont cons mais c'est un autre débat. Finissons en avec cette rupture tranquille dans la continuité, mais pas trop quand même, avec une courte présentation des ministres les plus symboliques (à mes yeux) de ce qui va devenir SarkoLand. Gouvernement paritaire (va t-on voir mieux que Juppé et ses jupettes), qu'on veut nous montrer ouvert à toutes les tendances politiques confondues.

- Juppé : écologie, développement, aménagement durable. Alain n'est pas mort et enterré au Québec, il nous revient en grande forme. Ce chauve, toujours présent pour la déconne, 30 ans de système derrière lui, a pris conscience de l'importance de la question environnementale suite à son "exil" de 2 ans au Canada. A croire tout de même que c'était trop long pour lui. Nicolas, mon pote, un petit portefeuille ministériel pour ton plus fidèle soutient. Mais non, je suis pas un pilier de la Chiraquie. On oublie tout et on recommence ?
Son point fort : l'humour
Son point faible : les manifs

- Borloo : économie, finance, emploi. Borloo jouit d'un capital sympathie que beaucoup à droite n'atteindront jamais. Sans s'appesantir davantage, il est membre de l'UMP et ministre sarkozyste et à mon sens, c'est déjà beaucoup trop.
Son point fort : alibi social du gouvernement
Son point faible : tendance prononcée au bidouillage des chiffres du chômage

- Alliot Marie : intérieur, outre-mer, collectivités locales. Encore un fidèle soutient chiraquien qui se voit récompensé (peut être pour sa non-candidature à la présidentielle, qui sait ?). Ex-Rambo à l'écharpe blanche de notre belle armée, notre Condolezza Rice nationale a remplacé le famas par la matraque. De même que pour Juppé, j'ai pour elle une hostilité toute personnelle. La gueule qui passe pas sans doute.
Son point fort : les rangers
Son point faible : mal baisée

- Kouchner : affaires étrangères et européennes. Transfuge du PS (de même que d'autres), "Docteur sac de riz" illustre la "volonté d'ouverture" de Sarko. Pourtant quelques jours plus tôt, le toubib se gênait pas pour cracher sur le candidat de la droite mais le pouvoir , que la gauche ne lui a jamais offert, étant à portée de main, autant oublier ses "convictions". De gauche moi ? Non, je crois pas, ça se saurait. Pro guerre en Irak. Lui, à l'extérieur, on va en casser des dictatures avec nos nouveaux amis américains. De là à rappeler Douste Blazy...  
Son point fort : les voyages (Kosovo, Somalie, Biafra)
Son point faible : les élections

- Dati : justice. Là ça se corse sévère. MAM passe encore, elle relève plus de la machine que de la femme, mais là Rachida, ça coince. Rachida, ça sonne pas trop français merde. Je suis pas raciste mais tout fout le camp. Débordante d'ambition, elle se voyait bien ministre de la rénovation urbaine à coups de karcher, la pauvre écopera de Mère Justice. Azouz Begag représentait les banlieues, du moins il était censé le faire. Dati reprendra t-elle le flambeau avec autant de brio ?
Son point fort : ses origines
Son point faible : avenir de Chirac à gérer

- Roseline Bachelot : santé, jeunesse, sport. Quoi de mieux qu'un veau habillé d'une robe rose pour représenter la jeunesse et l'esprit compétitif ? Là encore Sarko fait dans la rupture, pas la peine de prendre un sportif quand on peut prendre une baleine. Et foutre sport et santé ensemble, fallait oser !
Son point fort : son prénom
Son point faible : son poids

- Hirsch : solidarités actives contre la pauvreté. Pas ministre, haut commissaire "seulement". Tout juste ex-président d'Emmaus France. Tout à coup, on se rend compte que l'Abbé Pierre gît bel et bien sous quelques pelletés de terre normande. Sarko, maire de Neuilly, c'est 2% de logements sociaux au lieu des 20% prévus par la loi. Or Neuilly n'aime pas les pauvres, ou alors dans des tentes à la télé, loin de chez soi. Une amnésie passagère mister Hirsch ou un poste qui rapporte plus ?

Remarquons qu'avec un hyper-actif président, ce beau linge trouvera quelqu'un à qui parler : un homme présent partout tout le temps. Et voilà une belle brochette de psycho-rigides, de cons, de personnages aux dents longues qui s'apprêtent à sortir la France du pétrin. Ouf, j'ai eu peur, j'ai cru qu'en plus ils étaient incompétents.
Politiciens/ Une Caste/ Un Monde/ Ma vie/ Mon oeuvre/ Ma France/ Vos Gueules
Suis même pas sûr de voter aux législatives. A trop nous prendre pour des débiles...

PS : Snake, si tu passes par ici, tu t'apercevras que finalement, je suis en train de changer d'avis sur la démocratie. Du moins la démocratie française. Trop, c'est trop !

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Commentaires
A
En l'occurence, faut quand même pas déconner. De une je ne pense pas que Omsk (pardon de parler en ton nom) puisse ne pas adopter une démarche non-critique vis à vis du PS. <br /> Il n'est pas idéologique de trouver des critiques pour chaque membre du gouverment.<br /> Affirmer que Kouchner et Besson (et Bockel) sont des opportunistes de première n'est pas un jugement particulièrement partisan.<br /> En ce qui me concerne, je ne pense pas que la fameuse "ouverture" consiste à recruter une ou deux personalités carriéristes par ci par là pour leur confier des postes où ils n'ont aucune marge de manoeuvre, et où, ils devront, in fine, se soumettre à la volonté de Nicolas Sarkozy. Je ne dis pas ça parce qu'il s'agit de lui en particulier, ce sont les institutions de la Vème qui veulent ça.<br /> <br /> Pour moi, une véritable ouverture, c'est plutôt une alliance avec un plusieurs partis avec lesquels on a des désaccords, certes, mais avec lesquels on a quand même quelques valeurs communes. Si l'UMP faisait une alliance avec le FN, je ne sais pas vraiment si on devrait sauter au plafond, mais ça serait de l'ouverture. Si le PS s'alliait avec le Modem (bof bof à mon avis quand même), ça serait de l'ouverture. La gauche plurielle fut une sorte d'ouverture, bien qu'elle fut nécessaire pour s'assurer une majorité à la chambre.<br /> Donc j'estime légitime de critiquer l'opération médiatique de Sarkozy, son ouverture factice qui ne sert qu'à brouiller les cartes et surtout à détruire un argument de campagne de la gauche et du centre (la crainte de l'Etat UMP). Et j'estime légitime d'affirmer que Bachelot n'est pas la ministre la plus compétente, que Juppé est un petit con dénué de charisme, qu'il ne faut pas s'emballer parce que Sarkozy gouverne "autrement".
J
bon tout d'abord bravo l'ami shanks ton blog est très bien fait (et t'as une sacrée plume -pardon, clavier-) !<br /> <br /> mais, et j'entends déjà les "bouh,sarkoziste!" arriver, de là à trouver des défauts de droite à tous les membres du gouv issus d'autres horizons que l'UMP, je trouve ça un peu... de mauvaise foi ?<br /> Martin Hirsch, Bernard Kouchner, etc., deviennent tout à coup des traîtres, "pour un poste qui rapporte +" (sic)...<br /> Personne ne s'est dit qu'ils voulaient avoir un peu de quoi agir à + grande envergure que ce à quoi ils sont promis au sein d'un PS qui, comme tu dis, sait mieux que personne dire "sarko facho", et est un peu trop hors sujet/hors époque.<br /> (sans commentaire quant aux multiples comparaisons avec Le Pen, voire avec Pétain, comme j'ai pu le lire dans certains commentaires...)<br /> Donc voilà, l'idéologie c'est certes très beau, mais à quand un peu d'honnêteté et de conscience de ses propres faiblesses (par rapport aux partis "battus") ?
A
Et moi qui pensait que le spam "bloguesque" n'existait que sur skyblog...<br /> En fait, il a tout compris Eric. Et nous on continue à débattre au lieu de lire Paris Match et le Figaro, de regarder TF1, d'écouter Europe 1... Alala il serait temps de se lever tôt!<br /> "Jeunes à la con!"
O
Ah ouais la Russie. Z'ont jamais été très à l'aise avec la démocratie. Du moins, ils n'y ont pas été trop habitués ! Poutine n'est pas Sarko, on a encore quelques leçons à prendre hé hé. Mais vous l'aurez votre Tchétchénie à la française. Sinon un stage de journalisme en Corée du Nord ? On peut pas dire que tu choisisses les destinations les plus touristiques. Non la vie est pas cher là bas, on bouffe bien et on est pas emmerdé par les concurrents du journal voisin. Bon, ok, je m'éloigne, je m'éloigne (mais c'est très intéressant tout ça, sérieusement).<br /> <br /> Quand à Eric, vu la trombine de ton blog et mon désintérêt non dissimulé pour les pipaules (au fait Clara Morgane chante merci pour le scoop !), tu peux aller te faire... Oh non, en fait, t'es super : change rien vieux. Que de qualité, que de qualité ! Arrêtons vite, ça déborde. Mon Dieu, donnez moi la force...
E
Buzz Maillard Hebdo : Cécilia Sarkozy numéro 3 cette semaine<br /> <br /> Le classement sur www.maillardhebdo.com<br /> <br /> Eric
Omsk, petit quidam ne faisant pas de vagues.
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